En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
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Histoire du bâtiment
Ce bâtiment, construit vers 1837, prend pour l’essentiel son apparence actuelle en 1893-1894, alors qu’il est réduit en largeur et rénové pour les besoins d’un hôtel.
Entre 1836 et 1838, l'avocat Arthur Ross fait construire une grande maison bourgeoise sur ce terrain acquis en 1836. Le traitement architectural présente une parenté certaine avec la maison voisine que Ross a lui-même probablement fait construire peu de temps auparavant sur le lot voisin (à droite) acquis deux ans plus tôt – on voit une nette ligne de démarcation, à l’arrière comme à l’avant, que n’aurait sans doute pas laissée une construction simultanée. Les plans en sont différents mais la facture architecturale de cette deuxième maison serait inspirée de la première. Assurément, lorsque l’autre maison est vendue en décembre 1838, celle-ci est en place. Ross en fait don à sa mère en 1839 tout en y habitant lui-même par la suite (les annuaires de 1842 à 1846 en font foi).
Jane Davidson, veuve de David Ross et mère d’Arthur, vend la maison en 1848 à l’avocat et homme politique George-Étienne Cartier. Il y demeure avec sa famille jusqu’en 1855, alors qu’il part s’installer à Québec. Il conservera cette propriété jusqu’à sa mort (et sa succession après lui), mais sans jamais l’occuper de nouveau – il achètera cependant la maison voisine en 1862 pour y habiter.
La maison louée à un avocat en 1855, garde sa fonction unifamiliale d’origine jusqu’en 1871 alors qu’une maison de pension y est ouverte; elle semble attirer une clientèle à l’aise. Au début des années 1880, la maison à gauche des maisons Cartier est expropriée pour l’ouverture de la rue Berri en lien avec la construction de la gare Dalhousie. Il est possible que la reconstruction en brique du pignon, que révèle un document de 1892, ait lieu à ce moment; le toit serait aussi refait par la même occasion avec de nouvelles pentes. Après une brève utilisation comme magasin militaire (le responsable habitant sur les lieux), l’hôtel Grand Pacifique y ouvre ses portes en 1884, la même année que la gare. En 1892, on exproprie cette fois une partie du bâtiment (3,1 m) pour élargir la rue Berri en vue de la construction d’un tunnel.
L’édifice réduit en largeur fait l’objet de travaux importants en 1893-1894, suivant des plans de l’architecte Vincent Lacombe. L’étage de comble (déjà modifié auparavant) est alors remplacé par un étage-carré muni d’un brisis décoratif – les travaux touchent aussi la maison voisine dont l’hôtel utilise le nouvel étage supérieur. Une nouvelle façade latérale est créée et, rue Notre-Dame, le portail cintré disparaît au profit d’une nouvelle configuration des ouvertures. Il reste deux fenêtres et une partie de la pierre taillée d’origine. Après un incendie survenu en 1901, l’hôtel Grand Pacifique fait place au Dalhousie, auquel succèdent le Royal Viger, l’hôtel du Havre et enfin le Royal, de 1923 à 1932 (l’édifice étant loué par les hôteliers). Par la suite, on semble abandonner la clientèle de passage au profit de résidants louant des chambres à long terme; dans les annuaires, on trouve l’appellation Royal Rooms jusqu’au début des années 1950.
Les deux bâtiments de la famille Cartier sont vendus en 1951. L’état canadien s’en porte acquéreur en 1973. Entre 1983 et 1985, on restaure l’extérieur de cette maison-ci en respectant les transformations des années 1890. L’intérieur, jugé irrécupérable, est consacré à une salle d’interprétation muséale contemporaine qui prépare les visiteurs à la découverte de la maison voisine restaurée. Les caractéristiques architecturales décrites dans la fiche d’ensemble rappellent par ailleurs dans ce cas-ci l’ancienne fonction hôtelière, ce à quoi contribuent le long balconnet en fer forgé et une affiche peinte encore partiellement lisible.
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Arthur Ross (avocat) (propriétaire du 1836-05-19 au 1839-09-06) Ross acquiert le lot vacant le 19 mai 1836 (il avait acquis le lot voisin en 1834). Il donne cette maison à sa mère, Jane Davidson, en 1839.
Commentaire sur la construction
La construction a lieu entre l’acquisition du lot vacant en mai 1836 et la vente de la maison voisine le 3 décembre 1838, l’acte faisant mention de celle-ci. La ligne de démarcation dans la maçonnerie, tant à l’arrière qu’en façade, fait partie des indices suggérant une construction postérieure à celle de l’autre maison.
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) spécifique(s) :
résidence unifamiliale
Fonction(s) générale(s) :
habitation
Autres travaux – Modifications
Travaux 1 :
Date des travaux : 1893-1894 Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment. Modification à la volumétrie verticale du bâtiment. Démolition partielle du bâtiment.
Bâtiment réduit en largeur (3,1 m.). Toiture à deux versants remplacée par un étage-carré entouré d’un brisis décoratif et coiffé d’un toit plat. Nouvelle façade latérale et pan oblique. Ouvertures modifiées au rez-de-chaussée.
Concepteur :
Vincent Lacombe (architecte)
Travaux 2 :
Date des travaux : 1983-1985 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Après que l’état canadien ait acquis le bâtiment en 1973, il est restauré par Parcs Canada entre 1983 et 1985.
Hôtel Grand Pacifique (locataire de 1884 à 1901) Le bâtiment a pris son apparence actuelle à l’époque de cet hôtel.
Hôtel Royal Le Royal a laissé son nom sur le bâtiment.
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)