Depuis ses
origines, le Vieux-Montréal a connu plusieurs
vagues de transformation, largement reliées à
son rôle de plaque tournante en constante évolution.
Fait rare et remarquable en Amérique du Nord,
le centre-ville ancien de cette métropole nord-américaine
demeure bien visible aujourd'hui, gardant même
des traces de ses époques antérieures.
DE L'OCCUPATION PRÉHISTORIQUE
AU TRANSIT PRÉ-INDUSTRIEL
Plusieurs traces témoignent
encore de ce que l'emplacement choisi par les fondateurs
de la ville est depuis fort longtemps pour les Amérindiens
un lieu de passage et de séjour sporadique. Dans
des cryptes des musées du Vieux-Montréal,
des pointes de flèches en silex et des outils
de pierre, entre autres artefacts, démontrent
l'usage et l'échange de biens matériels,
eux-mêmes souvent transportés sur de longues
distances. À Pointe-à-Callière,
des vestiges archéologiques du premier cimetière
catholique français et un pan des fortifications
du début du XVIIIe siècle sont exposés
au public. Au Champ-de-Mars, une longue section des
bases des mêmes fortifications est visible : la
ville fortifiée offrit à la France puis
à l'Angleterre une importante base logistique
continentale. Les voûtes du château Ramezay,
bâtiment utilisé par la Compagnie des Indes
occidentales pour ses exportations de fourrures, rappellent
aussi la Montréal du XVIIIe siècle.
Témoignant de la Montréal
pré-industrielle, les maisons-magasins
(le magasin est au rez-de-chaussée et l'habitation,
à l'étage) du XVIIIe siècle et
de la première moitié du XIXe, des entrepôts,
la douane de 1836 et le marché Bonsecours inauguré
en 1847, font écho à de multiples échanges
entre la Grande-Bretagne et Montréal, son hinterland
canadien. De telles installations et bâtiments
liés au transit et à l'échange
ne correspondent évidemment qu'à une partie
des fonctions urbaines : les grands bâtiments
institutionnels des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles
sont toujours là pour nous le rappeler.
DE
L'OCCUPATION PRÉHISTORIQUE AU TRANSIT PRÉ-INDUSTRIEL