UN CENTRE-VILLE
NORD-AMÉRICAIN ANCIEN
UNE RARETÉ EN AMÉRIQUE
DU NORD
Contrairement à la plupart des
grandes villes nord-américaines ayant vu leur
centre ancien effacé après la Seconde
Guerre mondiale, Montréal va bénéficier
d'un destin différent pour son « Vieux-Montréal »
: le nouveau centre-ville, en gestation dès la
fin du XIXe siècle, à distance du vieux
centre (vers le nord-ouest, en direction du mont Royal),
va absorber la grande majorité des transformations
modernes d'après-guerre, contribuant ainsi à
la conservation du centre ancien. La désignation
d'arrondissement historique en 1964 jouera également
un rôle de protection important à cet égard.
Il suffit de
déambuler dans le Vieux-Montréal pour
constater que la trame des rues héritée
du XVIIe siècle est restée presque
intacte, tout comme de larges pans du bâti pré-industriel
antérieur à 1850. La vaste majorité
des grands bâtiments des années 1850-1880
sont toujours visibles, de même que les édifices
construits entre 1880 et 1930. Subsiste ainsi, au cur
de Montréal, le seul témoin quasi intégral
de ce qu'était le centre-ville d'une métropole
nord-américaine au début du XXe siècle.
CONCENTRÉ DANS L'ESPACE
Ce centre-ville ancien, ou cette Cité,
comme on dirait en Europe, est historiquement indissociable
du port et, plus généralement, du rôle
de Montréal comme plaque tournante. En
témoignent très explicitement de nombreux
édifices destinés à l'origine à
la gestion des entreprises de transport et de communication
: par exemple, l'ancien siège social de la compagnie
ferroviaire du Grand Tronc, et l'édifice de sa
filiale, le Canadian Express. Le Canadien Pacifique
est également présent, bien sûr,
notamment avec sa messagerie, sa télégraphie
et ses deux gares situées à l'extrémité
est du quartier, dont nous reparlerons à la section
Le secteur des gares.
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