Inauguré en 1825, le canal de Lachine constitue dès lors une composante essentielle du réseau de navigation entre Montréal, l'Outaouais et les Grands Lacs. Ce réseau concurrence son rival new-yorkais : le long canal Érié qui, à partir de la ville d'Albany, relie le fleuve Hudson au lac Érié.

Fait remarquable, l'entrée du canal de Lachine fait partie intégrante du port de mer de Montréal : à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, les cargos océaniques peuvent en franchir les écluses d'entrée pour se rendre jusqu'aux premiers bassins dont l'un, en forme de triangle, leur permet de pivoter sur eux-mêmes. On peut ainsi faire transiter les produits entre navigation maritime et navigation intérieure, en les transbordant entre bateaux transatlantiques et lacquiers. On peut aussi, bien sûr, y transborder les produits dans des wagons.

On répare les navires à l'entrée du canal, comme l'y révèle encore un atelier de pièces de navires du début du XXe siècle, récemment recyclé avec soin pour les bureaux d'une entreprise de haute technologie.

Dans les années 1960, après l'ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent (de l'autre côté du fleuve), le canal de Lachine est fermé et son entrée, remblayée. À l'occasion des fêtes du 350e anniversaire de la fondation de Montréal (célébré en 1992), les écluses et les composantes récupérables les plus anciennes des années 1840 ou 1870 sont restaurées et offertes au public, en même temps que la promenade du Vieux-Port.

Ces travaux de restauration du canal se poursuivent en 2001, alors qu'on s'affaire à dégager la majeure partie des bassins autour de la section triangulaire : une sorte de mise en valeur archéologique in situ, réalisée dans le cadre de l'ouverture de tout le canal à la navigation de plaisance. De nombreuses études, et des efforts de mise en valeur, sont d'ailleurs faits afin de tirer avantage des nombreuses ressources archéologiques : infrastructures du canal, conduites d'eau industrielles, équipements ferroviaires...

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