La construction de la gare Windsor
amorce à la fin du XIXe siècle une
expansion des infrastructures de transport et du centre
des affaires vers le secteur huppé de la ville
haute : jusqu'alors, tous les grands équipements
du genre se retrouvaient au pourtour du vieux centre,
dans la partie basse. Pour desservir cette haute ville,
on fait d'abord suivre aux rails un escarpement. Puis,
au XXe siècle, d'autres voies ferrées
passent sous le mont Royal, par un tunnel construit
à cette fin. Enfin, un long viaduc urbain, qui
enjambe plusieurs rues, permet d'amener des voies à
partir du sud-ouest de la ville, où demeurent
concentrées les installations du Grand Tronc
que le Canadien National a reprises. Ainsi, seulement
quelques minutes de trajet séparent les passagers
des océaniques, des trains continentaux : les
immigrants arrivant par milliers au port et les riches
touristes voyageant en première classe, qui débarquent
de paquebots appartenant au CP ou à ses concurrents,
n'ont qu'à se rendre aux gares pour y prendre
des trains des mêmes compagnies.
Un nouveau centre-ville se construit
ainsi autour de deux gares, l'une victorienne, l'autre
moderne.
|